Pierre-Marie Barbe-Richaud, photographe. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2008-
- enquête thématique régionale, thermalisme en Bourgogne-Franche-Comté (le)
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Bourgogne-Franche-Comté
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Commune
Pougues-les-Eaux
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Lieu-dit
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Adresse
25 avenue de Paris
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Cadastre
2020
ZD
178
;
1812
A
107
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Dénominationshôtel, hôtel de voyageurs
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VocablesGrand Hôtel, Hôtel des Eaux
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Destinationsgendarmerie, immeuble à logements
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Dossier dont ce dossier est partie constituante
Construction de l'hôtel au 18e siècle
Louis-François de Bourbon, prince de Conti, passe plusieurs saisons dans la station thermale d'après les Observations (1769) de Raulin : "S.A.S. le prince de Conti a pris les eaux de Pougues pendant trois années consécutives ; elles lui ont très bien réussi, ce qui l'a engagé à acheter des terreins aux environs de la fontaine des eaux minérales". L'acte d'acquisition est conservé : le 2 janvier 1768, le prince achète un terrain de deux arpents un tiers ("Pré des Fontaines") attenant au "Jardin des Fontaines" de Pougues, ainsi qu'une petite maison située au nord (R 3 952, transcription partielle en annexe). Des travaux ordonnés par le prince, Raulin (1769) évoque les aménagements paysagers (promenades et allées) ainsi que la construction d'une "galerie" aux sources. En revanche, il n'indique pas où le prince réside pendant ses séjours.
L'hôtel particulier du prince a jusqu'à présent été confondu avec la Grande Auberge située près du bourg en raison du nom ("Hôtel du prince de Conti") que lui donne son propriétaire, dans un but purement publicitaire, au milieu du 19e siècle. Dans les papiers de la Compagnie des Eaux minérales de Pougues, l'architecte Lucien Garnache désigne toutefois encore le Grand Hôtel de l'établissement thermal comme l'ancien "hôtel de Conti" en 1931. Le site de l’édifice correspond au "plateau" évoqué dans la préface des Observations (1769) de Raulin, à l'extrémité de l'actuelle avenue de Conti ("une allée de tilleuls qui mène à un plateau d'où l'on découvre le village à gauche et à droite près de deux lieues de la grande route [actuelle avenue de Paris]"). L'édifice a été considérablement transformé, mais deux gardes-corps en fer forgé, l'un en façade sur l'avenue, l'autre en façade sur le jardin, témoignent encore de la construction, ou du moins de la modernisation, de l'édifice dans le troisième quart du 18e siècle.
De l'hôtel du prince de Conti au Grand Hôtel de l'établissement thermal
L'édifice figure sur le plan du cadastre ancien dit napoléonien (1812). Il appartient à Guillaume Bourgier, puis à Claude Bussière, avant d'être acquis par le docteur Henri Martin, médecin-inspecteur de l'établissement thermal, vers 1826. C'est lui qui prend la tête de la société qui devient propriétaire de l'établissement thermal en 1831. L'édifice devient ainsi le Grand Hôtel de l'établissement thermal, le seul d'ailleurs que possède la société jusqu'à la construction du Splendid-Hôtel dans les années 1880. Martin perd la société, dont la majeure partie des actions est achetée par François Lutton en 1854. Les matrices cadastrales indiquent que l'édifice passe de 57 à 94 ouvertures dans les années 1850, ce qui est difficile à expliquer compte tenu de ce que l'on sait de l'état de l'édifice à la fin du siècle. Comme la société, l'hôtel passe sous le contrôle des familles Lutton et Rodier de Montlouis, puis sous celui de l'ingénieur Charles Lasseron. Un bail de gestion est signé avec Jules Guimard, qui tient l'hôtel jusqu'à sa fermeture. Pendant toute cette période, l'hôtel compte une quarantaine de chambres et vit peut-être son âge d'or. Félix Roubaud (1860) évoque son "jardin dont une partie, agrémentée de tonnelles de lilas, réunit les buveurs après chaque repas et se transforme ainsi en salon de conversation". L'année 1879 marque un tournant pour le Grand Hôtel. Édouard Jéramec crée cette année-là la Compagnie des Eaux minérales de Pougues au capital de 1 300 000 francs et engage rapidement la construction du Splendid-Hôtel. Le Grand-Hôtel passe au second rang, mais son sort semble déjà scellé dans l'accord passé en 1888 avec Jean Fileux-Cyprès qui prévoit une association d'exploitation entre l'Hôtel du Parc, qui se situe à l'autre extrémité de l'avenue de Conti, et le Splendid-Hôtel. La Compagnie s'y engage en effet à ne renouveler le bail à personne d'autre qu'à Jules Guimard. Or ce dernier, qui a ouvert son propre hôtel de l'autre côté de l'avenue de Paris, abandonne le Grand Hôtel. La Compagnie, qui s'était laissé la possibilité de transformer l'édifice en appartements meublés à louer, y installe finalement le personnel saisonnier de la station de 1890 à 1940. L'inventaire du mobilier de 1908 indique ainsi qu'y vivent notamment trois maîtres d'armes, un cocher, un doucheur et une doucheuse, un masseur et un coiffeur. Deux gendarmes sont également présents pendant la saison thermale, ce qui explique que l'édifice soit parfois appelé "ancienne gendarmerie" au 20e siècle.
Une vignette d'Auguste Deroy rend compte de l'état de l'édifice vers 1898. Ce dernier est composé d'un corps de bâtiment couvert d'un toit à long pans brisés et à croupes brisées, disposé le long de l'avenue de Paris. Les archives de la Compagnie conservent par ailleurs un plan qui peut-être daté grâce au candélabre-enseigne (1899) qui figure sur le terre-plein du croisement de l'avenue de Paris et de l'avenue de Conti. Il permet de mieux comprendre la structure de l'édifice. Le corps de bâtiment est divisé en trois par deux murs de refend. Un cellier s'appuie contre l'édifice à son extrémité nord. La façade de l'édifice s'étend alors sur une longueur de 44 mètres. L'accès à la cour se fait par le nord, entre le cellier et une remise-écurie située à gauche. Le plan montre que la partie sud, qui débordait déjà largement sur l'alignement de l'avenue de Conti dans le plan du cadastre ancien dit napoléonien, vient d'être détruite. C'est cet état de l'édifice qui est connu par deux cartes postales anciennes. Sur l'une d'elle se distinguent encore les gardes-corps en fer forgé des portes-fenêtres du premier étage. Le toit du corps central est à deux pans brisés, celui de la partie nord vraisemblablement en pavillon.
Transformation de l'édifice des années 1930 aux années 1960
La Compagnie des Eaux minérales de Pougues commande à l'architecte Lucien Garnache de Saint-Privé un projet de transformation du rez-de-chaussée pour créer un bar-restaurant avec une pâtisserie. Cette dernière doit être créer contre le mur-pignon sud dont l'aspect disgracieux doit être caché par de faux pans de bois, mais le projet n'aboutit pas. L'édifice subit une transformation radicale au milieu des années 1960. L'ajout d'un étage carré entraîne la disparition de l'ancienne toiture, et les façades sont recouvertes de ciment pour leur donner un aspect moderne. Seules la disposition irrégulière des baies en façade et la présence de deux garde-corps en fer forgé, l'un côté avenue, l'autre côté jardin, indiquent que les vestiges de l'édifice ancien ont été intégrés dans la construction moderne. L'édifice sert aujourd'hui d'immeuble de logements. Le café-restaurant du parc occupe le rez-de-chaussée.
L'édifice pourrait correspondre à l'hôtel particulier de Louis-François de Bourbon, prince de Conti, qui passe plusieurs saisons dans la station thermale. L'édifice a été considérablement transformé, mais deux gardes-corps en fer forgé, l'un en façade sur l'avenue, l'autre en façade sur le jardin, témoignent encore de la construction, ou du moins de la modernisation, de l'édifice dans le troisième quart du 18e siècle. Il figure sur le plan du cadastre ancien dit napoléonien (1812). Il devient le Grand Hôtel de l'établissement thermal. Il subit une transformation radicale au milieu des années 1960. L'ajout d'un étage entraîne la disparition de l'ancienne toiture, et les façades sont recouvertes de ciment pour leur donner un aspect moderne. L'édifice sert aujourd'hui d'immeuble de logements. Le café-restaurant du parc occupe le rez-de-chaussée.
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Période(s)
- Principale : 3e quart 18e siècle , daté par travaux historiques
- Principale : 3e quart 20e siècle , daté par travaux historiques
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Auteur(s)
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Auteur :
maître d'oeuvre inconnumaître d'oeuvre inconnuCliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
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Auteur :
Deux garde-corps en fer forgé de style Louis XV subsistent, l'un côté avenue, l'autre côté jardin.
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Murs
- calcaire moellon enduit
- béton (incertitude)
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Toitsmétal en couverture (incertitude)
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Plansplan rectangulaire régulier
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Étagesrez-de-chaussée, 2 étages carrés
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Couvrements
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Couvertures
- toit à longs pans pignon couvert
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Statut de la propriétépropriété privée (incertitude)
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
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- (c) CIM
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Documents d'archives
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Archives nationales. R 3 952. Maison de Conti. Domaine, Nivernais.
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Archives départementales de la Nièvre. Cadastre de la commune de Pougues-les-Eaux. [1812-1953].
- Atlas parcellaire (1812) : 3 PP 214
- État de sections (1812) : 3 P 214/1
- Matrices cadastrales des propriétés bâties et non bâties : 3 P 214/2 (folio 1 à 352 et folio 1 à 175)
- Matrices cadastrales des propriétés bâties et non bâties : 3 P 214/3 (folio 1 à 220), 3 P 214/4 (folio 221 à 354) 3 P 214/5 (folio 355 à 750), 3 P 214/6 (folio 751 à 1482)
- Matrice cadastrale des propriétés bâties (1883-1891) : 3 P 214/7
- Matrice cadastrale dite "matrice noire" des propriétés bâties : 3 P 214/8
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Archives départementales de la Nièvre. 32 J 224. Fonds de l’établissement thermal de Pougues-les-Eaux. Galeries souterraines, parc, allées, projet d’aménagement de la R.N. 7 dans la traversée de Pougues, avec plans (1894-1960). Splendid-Hôtel, réparations, aménagement, assainissement, éclairage, chauffage, eau courante (1887-1947).
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Archives départementales de la Nièvre. 32 J 226. Fonds de l’établissement thermal de Pougues-les-Eaux. Inventaire du mobilier (1889-1966). Reconstruction, dommages de guerre (1945-1947).
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Archives départementales de la Nièvre. 32 J 240. Fonds de l’établissement thermal de Pougues-les-Eaux. Construction d’un promenoir couvert (s.d.) ; plan des bâtiments situés dans le parc de Pougues (s.d.) ; plans et dessins de l’établissement thermal (1882-1891) ; parc Chevalier (1884) ; plans du Splendid-Hôtel (1887) ; inscription à l’entrée du parc (1891) ; établissement d’un portillon pour faciliter les relations entre les sources Alice et Élisabeth et la gare de Pougues (s.d.).
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Archives départementales de la Nièvre. 32 J 396. Fonds de l’établissement thermal de Pougues-les-Eaux. Buanderie : réparations (1928-1934) ; restaurant à créer dans les bâtiments de l'ancienne gendarmerie (1931) ; hôtel des postes de Pougues : terrain du Parc Chevalier donné par la commune (1905-1959) ; construction d'un cinéma à Pougues (1950).
Bibliographie
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Raulin, Joseph. Costel, Jean-Baptiste Louis. Observations sur l’usage des eaux minérales de Pougues par M. Raulin [...] avec l'analyse chimique des mêmes eaux par M. Costel. Paris : Edme, 1769.
P. 7. -
Le Roy, Charles. Mauguin de Gautière, Jean-René. Copie d'une lettre de M. Le Roy […] concernant les eaux royales, minérales & médicinales de Pougues, près de Nevers, […] avec la réponse en forme de mémoire par le sieur Mauguin de Gautière. Londres : [s.n.], 1777. 23 p.
P. 22. -
Roubaud, Félix. Pougues, ses eaux minérales, ses environs. Quatrième édition revue et corrigée. Paris : Libraire J.-B. Baillière et Fils, 1860. 311 p.
P. 15. -
Castanié, F. M. de. Guide pittoresque illustré de Pougues-les-Eaux et de ses environs (Nièvre). Paris : Arnauld de Vresse, 1868. IV-110 p.
P. 7. -
Roubaud, Félix. Établissement hydro-minéral de Pougues. Un chapitre de son histoire. Paris : Dubuisson, 1870. 35 p.
P. 5. -
Gonzalez, Julien. En Bourgogne, les villes d’eaux oubliées : Pougues-les-Eaux, Fourchambault-Garchizy, Saint-Parize-le-Châtel, Decize-Saint-Aré, Maizières, Saint-Christophe-en-Brionnais. Nevers : Éditions Loire et Nièvre, 2005. 157 p. ISBN 2-9524476-0-8.
P. 16-17, 33-34.
Documents figurés
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Plan cadastral parcellaire de la commune de Pougues-les-Eaux / Perrot. 1812. Dessin. Échelle 1/10 000 (tableau d'assemblage) et 1/2 500 (feuilles).
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L'avenue Conti / A. Deroy. [Vers 1898]. Lithographie. In : Pougues-les-Eaux. Établissement thermal Saint-Léger. Splendid-Hôtel. [s.l.] : [s.n.], [s.d.].
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Ancien hôtel de l'établissement thermal de Pougues. [Plan du] premier étage [et du] deuxième étage / [auteur inconnu]. [Première moitié du 20e siècle]. Dessin. 26 x 26 cm.
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Ancien Hôtel de Conti à Pougues-les-Eaux, Nièvre. Projet de transformation totale du rez-de-chaussée / Lucien Garnache. septembre 1931. Reproduction d'un dessin. 92 x 45 cm. Échelle 1/50.
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Étude pour la pâtisserie. Solution n°2. [Plan du rez-de-chaussée] / [auteur inconnu]. [Vers 1931]. Dessin. 34 x 25 cm.
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Transformation de l'ancien Hôtel de Conti à Pougues-les-Eaux. Coupe de la pâtisserie. Projet de décoration du pignon sud / Lucien Garnache. 6 avril 1931. Reproduction d'un dessin. 36 x 45 cm. Échelle 1/50.
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Pougues-les-Eaux. Avenue de Conti. Route Nationale / [auteur inconnu]. [S.l.] : [s.n.], [début du 20e siècle]. Carte postale.
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Pougues-les-Eaux. Avenue de Conti / [auteur inconnu]. Pougues-les-Eaux : Hannequin, [début du 20e siècle]. Carte postale.
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Pougues-les-Eaux (Nièvre). Vue aérienne sur la Route Bleue (Nationale 7) et l'Hôtel Normandy / [auteur inconnu]. Mâcon : Combier, [milieu du 20e siècle]. Carte postale.
Fabien Dufoulon, chercheur. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2018-
Fabien Dufoulon, chercheur. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2018-