Le bâtiment est construit vers 1913 pour le cafetier et marchand de vin Louis Guenot dit Leblond qui, le 24 mai 1923, vend au négociant Marcel Bordis son fonds de commerce de débit de vin et de salle de danse. Bordis ajoute aussitôt à ce fonds l'exploitation d'un restaurant et d'un cinéma, pour lequel il construit la même année un nouveau corps adossé contre la façade postérieure du premier. Guenot se réservant pour son habitation la moitié droite du bâtiment sur rue, Bordis en loue la moitié gauche, ainsi aménagée : au sous-sol une partie de la cave située sous la buvette et une partie de celle des Guenot (il faudra établir une séparation) ; au rez-de-chaussée trois pièces à usage de buvette à gauche en entrant et la salle de danse à droite, en avant de la salle de cinéma, avec une cuisine dans un petit bâtiment séparé dans la cour ; à l'étage un appartement de quatre pièces (à créer) ; une partie du grenier ; deux cabinets d'aisances dans le jardin attenant. Le contrat stipule que "le parquet de la salle de danse devra être constamment ciré et entretenu ; si l’on danse dans la salle de cinéma le parquet devra, préalablement, être ciré." Le 20 mai 1924, Bordis revend à Maurice Quéron, employé d'usine de Châlette-sur-Loing, l'établissement intitulé "Casino de Clamecy", dont le matériel cinématographique est principalement composé de deux projecteurs Pathé (poste double) et d'une enrouleuse, d'une installation électrique avec un moteur Japy de 7 CV, une dynamo Siemens 110 V 43 A, un tableau pour résistance de la lampe type 100 A (Pathé), un tableau de distribution de groupe électrogène (voltmètre, ampèremètre, rhéostat d'excitation et deux interrupteurs type manette), un rhéostat pour les deux petits moteurs d'entraînement des appareils de projection, un écran de 4 m x 4 m, 251 fauteuils et 64 strapontins à bascule Péghaire, etc. Outre les projections cinématographiques, le Casino accueille des représentations théâtrales et autres spectacles, et organise bals, noces et banquets. Le 15 janvier 1929, Quéron cède le fonds de commerce à Alfred Donnadieu qui, en 1931-1932, convertit le cinéma au parlant. Lorsque ce dernier le revend à Georges Grimard le l6 décembre 1932 (le bâtiment appartient alors à un M Doré), la liste du matériel comporte notamment "un poste cinématographique double, parlant et sonore marque "Delon", deux amplificateurs, une table fer, un pic-up doubles plateaux marque "Gaumont", double haut-parleur, six lampes, plus amplificateurs, un tableau à arc, une enrouleuse". En 1954, l'établissement à usage de cinéma, bar et dancing est géré (via une Sarl au capital de 1 800 000 F) par Maurice Dauchez, qui dirige également le cinéma Le Foyer, rue de la Monnaie (la commune a compté trois cinémas, de 300 places chacun : le Casino, le Foyer et le Modern Cinéma - ou Modern Palace -, attesté en 1923 dans le café-restaurant Le Petit Parisien, place du Petit Marché). En octobre 1980, la gérance est reprise par Gérard Mousset, qui entreprend de moderniser l'établissement : façade, accueil et cabine de projection en 1981, bar l'année suivante. En 1983, à une salle unique de 216 places succèdent deux salles : la salle 1 (186 places), rouverte le 2 novembre 1983, et la salle 2 (89 places), créée dans l'ancien dancing et ouverte le 14 septembre. La première est refaite en 2006 (avec une jauge de 151 places). La commune prend le cinéma en location en 2010 (le logement à l'étage est désaffecté deux ans plus tard). Elle le fait passer au numérique en 2012 : les projecteurs Christie Xenon Illuminator SLC, de la salle 1, et Cinemeccanica Victoria 5 (CX 21 H, fabriqué en 2000), de la salle 2, et leurs dérouleurs sont remplacés par deux NEC NC 2000C (avec serveurs GDC). La salle 2 est refaite en 2019 (avec 80 places) et dotée de sa propre cabine de projection ; le bar est supprimé la même année, remplacé par l'accueil.