Dossier d’aire d’étude IA70000779 | Réalisé par
Gézolme Guillaume (Contributeur)
Gézolme Guillaume

Guillaume Gézolme, chercheur. Région Franche-Comté puis Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2014-

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  • enquête thématique régionale, val de Saône
présentation de la commune de Port-sur-Saône
Auteur
Copyright
  • (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Val de Saône
  • Adresse
    • Commune : Port-sur-Saône

Superficie de la commune

2 459 hectares dont 1 37 boisés.

Géologie

Le sous-sol se compose d'alluvions modernes dans le cours de la rivière, et des alluvions anciennes au sud-est de l'agglomération. Les autres parties contiennent des calcaires.

Hydrographie

La commune est traversée par la Saône du nord au sud et par un canal latéral depuis la fin du 19e siècle.

Paysages et environnement

Intégrée au paysage de la vallée de la Saône, la ville appartient à la sous-unité paysagère du cours supérieur de la rivière. En effet, la vallée offre en amont, un paysage plus resserré tandis qu'une fois passé Port-sur-Saône, la rivière prend une place plus importante. Cet espace géographique concentre une densité architecturale et patrimoniale par la présence de villes et de bourgs qui ont prospéré grâce en partie à la Saône (Port-sur-Saône, Scey-sur-Saône ou encore Traves).

Population

En 1815, Port-sur-Saône comptait 1 968 résidents en 1815 et 3 041 en 2013.

Historique

Il est attesté que la localité a été occupée dès l'époque gallo-romaine ; plusieurs noms lui sont attribués : Portus Bucinus ou Portus Abucinus. La situation de Port-sur-Saône est stratégique et ce, depuis des millénaires car situé à la croisée de deux voies : une fluviale et une terrestre. Les lourdes embarcations venant de Marseille ou de Lyon ne pouvaient naviguer au-delà de Portus Abucinus. Une importante voie antique passait à ce niveau reliant la Gaule aux provinces rhénanes et à l’Helvétie. Enfin à l’époque gallo-romaine, Port-sur-Saône est le chef-lieu d'un des cinq pagus (district) principaux de la Séquanie : pagus Portensis ; ce pagus donnera naissance par la suite au vicomté de Vesoul et au bailliage d'Amont, aboutissant en 1790 au département de la Haute-Saône. De nombreuses fouilles archéologiques ont révélé des installations importantes sur la rive droite de la Saône, notamment la présence d'une villa du 3ème siècle au Magny ; repéré dès le 18e siècle, ce site est fouillé en 1855 par Gustave Galaire, archéologue amateur, puis à nouveau en 1992 par Yves Jeannin, archéologue. La villa s'articulait entre une partie résidentielle organisée en U et d'une seconde correspondant à un vaste domaine agricole.

La localité est pillée au 5e siècle par les Vandales de Chrocus. Saint-Valère, archidiacre de Langres, qui avait trouvé refuge en ce lieu fut massacré par les Vandales en 411 ; les chrétiens de cette époque l'érigèrent en martyr et lui vouèrent un culte en lui construisant une chapelle.

Au Moyen Âge, le pagus (ou comté de Port) fut saccagé lors des invasions normandes ; Port-sur-Saône est l'unique ville de ce comté et son castrum (présence d'un château cité en 1253), situé au lieu-dit "Les vignes aux pères", à l'emplacement d'un ancien camp romain, est détruit. Cela peut expliquer le transfert du chef-lieu à Vesoul par le pouvoir comtal en place qui rechercha un lieu plus propice (le choix de Vesoul est lié à la colline de la Motte). Au 11e siècle, Othe Guillaume fonde sur la rive gauche un prieuré rattaché à Cluny. A cette époque, une seigneurie est mise en place : une famille de nobles porte le nom de Port au 12e siècle. Ils bâtissent une maison forte sur l'île située dans le lit de la rivière où vont se succéder plusieurs seigneurs durant deux siècles. Cette position était stratégique car elle permettait aux seigneurs de percevoir les droits de passage pour traverser la rivière par l'intermédiaire d'un octroi et de disposer d'une défense naturelle. Au 13e siècle, le fief est divisé en deux : un appartenant aux comtes de Bourgogne puis aux rois de France et un second appartenant à la famille de Vergy. L'actuelle route nationale marquait la frontière entre ces deux territoires, avec au Nord, les seigneurs de Balançon, Thomassin puis Chatelet et au sud, les terres des Comtes attribuées aux Vergy. Cette séparation perdura jusqu'à la Révolution.

Au Moyen Âge, la ville jouit d'une réputation certaine due aux foires et à l’activité de la batellerie qui amènent la prospérité économique. Au 17e siècle, elle était également le siège d'une prévôté comtale puis royale. En 1529, un moulin est construit sur l'île de la Rezelle ; un canal est crée afin d'alimenter les roues. D'abord de construction modeste en bois, il sera agrandi par la suite et reconstruit en pierre au cours du 18e siècle.

Au 17e siècle, une grande partie de la ville fut détruite suite aux affrontements et aux diverses batailles opposant les Français aux Espagnols ; la population diminua de moitié. Bon nombre de maisons, notamment celles disposant de tourelles ont été reconstruites au cours du 17e siècle. Il faut attendre le 18e siècle pour assister à un nouvel essor sous l'impulsion de l’administration royale et de l'intendant. Des routes sont tracées et aménagées (rue Royale, axe Combeaufontaine à Vesoul), un chemin de halage est conçu sur la rive droite. Suite à la destruction du pont, un bac permettait aux habitants et aux marchands de traverser la rivière avant que le pont ne soit rebâti dans les années 1750.

A la Révolution (1790), Port-sur-Saône, alors dépendant du bailliage de Vesoul, devient un canton du district de Vesoul.

Economie

L'activité liée au commerce fluvial existe depuis l’époque antique. Les romains utilisaient déjà les cours pour faire transiter des marchandises. Au Moyen Âge, la batellerie se développe énormément bien que freinée par les aléas de la rivière. Il faut attendre réellement le 19e siècle et la volonté politique de relier Gray à Port-sur-Saône de façon pérenne. A la fin du siècle, la création du canal de l'Est permet à la ville de ne plus être un simple point de départ et d'arrivée. Cette activité de commerce amena l'établissement de banquiers juifs et lombards dès les 13e et 14e siècles. La cité accueillait de nombreuses foires : la plus connue était celle de la Saint-Pancras, qui commençait le 13 mai et durait une semaine.

A partir du 16e siècle, une activité proto-industrielle fit son apparition avec la création des "Grands moulins". Ce lieu eut plusieurs fonctions successives : moulin à farine, minoterie, puis centrale hydroélectrique jusqu'à sa fermeture en 1970. Un établissement métallurgique existait au quartier du Magny : une renardière au 18e puis un martinet fin 18e permirent de produire du fer. Plus récemment, l'activité industrielle de Port-sur-Saône dépendait d'une fonderie de cuivre et bronze et d'une usine d'instruments de pesage au quartier du Rezelle.

Enfin, vers 1960, une société spécialisée dans la construction de logements préfabriqués s’implanta route de Ferrières. Au plus fort de l'activité, elle employa jusqu'à 170 personnes.

Infrastructures

La commune est traversée par la route nationale 19, axe majeur de circulation depuis Vesoul jusqu'à Langres notamment. Une dérivation permettra d'ici quelques années de contourner la ville afin d'améliorer le cadre de vie des riverains.

Dans les années 1880, un bief latéral à la Saône fut aménagée dans le cadre des travaux du canal de l'Est, afin de rendre la navigation possible entre Corre et Port-sur-Saône.

Bibliographie

  • La Haute-Saône : nouveau dictionnaire des communes. Tome V, [Le Pont-de-Planches - Le Val Saint-Eloi].-Vesoul (70) : Société d'agriculture, lettres, sciences du arts de la Haute-Saône, 1972

    Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire et Patrimoine, Besançon : R. US 158
    p 9
  • Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement de Haute-Saône. Atlas des paysages de Franche-Comté. [III] Haute-Saône. - Besançon : Néo éd., [2001]. 379 p. : ill. + 6 transparents ; 34 cm.

    Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire et Patrimoine, Besançon : R.US.3540
  • Petites villes de Franche-Comté : un recueil commenté de dessins au trait : une initiation à l'amour de la Franche-Comté / Jean Garneret. - Besançon (25) : Ed. de Folklore comtois, 1991. - 319 p.

    Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire et Patrimoine, Besançon : R.HA.1800
    p 270
  • Bonvalot, Nathalie et Contassot , Cécile. Villa, villam, villae : les villas gallo-romaines de la Haute vallée de la Saône. - éditeur :Association des Amis du Musée Baron Martin, 2006

    Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul : DELTA 329/13
  • Sablot Patrick. Histoire de Port-sur-Saône : de la conquête romaine à La Révolution, - 122p,s.l :P.Sablot, 1977.

    Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul : IN8°2202
  • PITAVY Jean-Jacques. Le pays de Port-sur-Saône (1880-1980) d'après les souvenirs d'Auguste Pitavy. - Editions comtoises, 2002.

    Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul : IN4°1801
  • Abbé Bergier, Dissertation sur les villes principales de la province séquanaire, dans Mémoires et documents inédits de la Franche-Comté, tome 3, 1844.

    Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul : IN°162
    p 5-6 ; p34-35
  • Monographie du canton de Port-sur-Saône, fin 19e siècle. 37T2.

    Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul : 37T2
  • Renet Christian et Colombier Claude. Le canton de Port-sur-Saône. - Editions Sutton, Coll. Mémoire En images, 2003.

    Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul

Documents figurés

  • Port-sur-Saône - La Tour Romaine. Carte postale, 20e siècle.

    Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul
  • Port-sur-Saône - usine Trayvou. Carte postale éditée par Durget (cliché Siant), 20e siècle.

    Collection particulière, Claude Colombier, Port-sur-Saône
  • Port-sur-Saône (Hte-Saône) - Le tertre . Jolis ombrages sur les tilleuls séculaires. Carte postale, 20e siècle.

    Collection particulière, Claude Colombier, Port-sur-Saône
  • Port-sur-Saône. L'Hôtel de ville. Port sur le Canal. Carte postale, R.- O à Fougerolles (n°3), 20e siècle.

    Collection particulière, Claude Colombier, Port-sur-Saône
  • Port-sur-Saône - Le canal et le lavoir rue de la Barque. Carte postale éditée par Jonette, fin 19e/début 20e siècle.

    Collection particulière, Claude Colombier, Port-sur-Saône
  • Port-sur-Saône - La Rezelle et la digue. Carte postale éditée par Ch.Durget, 20e siècle.

    Collection particulière, Claude Colombier, Port-sur-Saône
  • Port-sur-Saône - La Tour Romaine. Carte postale, 20e siècle.

    Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul
  • La Haute-Saône Illustrée - Port-sur-Saône, Les bords de Saône. - Vue prise du Magny. Les Grands Moulins et Grand Pont. Carte postale, 20e siècle.

    Collection particulière, Claude Colombier, Port-sur-Saône
  • Port-sur-Saône - Vue aérienne. Carte postale, 20e siècle.

    Collection particulière, Claude Colombier, Port-sur-Saône
Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2017
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Gézolme Guillaume
Gézolme Guillaume

Guillaume Gézolme, chercheur. Région Franche-Comté puis Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2014-

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