Dossier d’œuvre architecture IA71001830 | Réalisé par
Hugonnet-Berger Claudine
Hugonnet-Berger Claudine

Hugonnet-Berger, Claudine. Chercheur au service de l'Inventaire de Bourgogne.

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Fromaget Brigitte
Fromaget Brigitte

Fromaget, Brigitte. Chercheur au service Inventaire et Patrimoine de la Région Bourgogne-Franche-Comté.

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Dufoulon Fabien (Contributeur)
Dufoulon Fabien

Fabien Dufoulon, chercheur. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2018-

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  • enquête thématique régionale, patrimoine hospitalier
  • enquête thématique régionale, thermalisme en Bourgogne-Franche-Comté (le)
établissement thermal dit bains de l'hôpital d'Aligre
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bourgogne - Bourbon-Lancy
  • Commune Bourbon-Lancy
  • Adresse rue de la Chaumière
  • Cadastre 2009 BM 18  ; 2022 BM 18

Il existe déjà un "bain des pauvres" dans l'établissement thermal de l'Ancien Régime, ainsi qu'un "hôpital des bains" ou "hôpital des eaux" pour loger les pauvres infirmes (1700) qui est réuni à l'hospice en 1755. Deux mémoires de Louis Pinot, médecin-inspecteur des eaux minérales, montrent qu'il s'agit encore d'une question importante autour de 1810 (Arch. dép. Saône-et-Loire, M 2027). Le service des pauvres est alors assuré par les mêmes employés en charge des "bains publics". Il commence "bien longtemps avant le jour et dès le milieu de la nuit" pour permettre aux employés de se consacrer aux baigneurs étrangers. Pinot préconise que les deux services soient assurés simultanément et par deux équipes différentes, d'autant plus qu'ils ne se font pas au même endroit ("les cabinets et les réservoirs où sont baignés les malades de l'hospice étant distincts et séparés de ceux de l'établissement public, leur usage ne peut ni entraver ni gêner l'autre service"). L'accès au service des pauvres est soumis à l'obtention d'un certificat d'indigence délivré par le maire de la commune d'origine et au paiement d'une contribution de 25 francs, dont Pinot souhaite la suppression pour "convertir l'hospice de Bourbon-Lancy en hospice départemental où tous les pauvres malades du département seraient reçus et traités gratuitement" ce qui coûterait, d'après ses calculs, seulement 3750 francs au département pour accueillir 150 pauvres par an. Dans l'établissement thermal agrandi par François Agnéty en 1839-1841, quelques salles sont réservées aux malades de l'hôpital, qui se trouve alors dans l'ancien couvent de la Visitation situé immédiatement à l'ouest. L'architecte prévoit un cabinet de bain à vapeur et deux piscines collectives au rez-de-chaussée de l'angle du bâtiment, ce que lui reproche le Conseil des Bâtiments civils qui pointe le fait que le programme comporte également "au moins six bains particuliers" en juin 1836. Pendant la majeure partie du 19e siècle, les malades indigents de l'hôpital (environ 400 personnes par saison dans les années 1890) sont donc accueillis dans un espace qui leur est réservé dans l'établissement thermal.

Le "transfert du service balnéaire thermal dans l'enceinte de l'établissement hospitalier [d'Aligre]" est décidé presque quarante ans après la construction de celui-ci (Arch. dép. Saône-et-Loire, 1 X 180). Ce délai explique l'absence d'intégration du bâtiment des bains dans le plan d'ensemble de l'hôpital, ainsi que l'adoption d'un style néo-roman différent de celui adopté au milieu du 19e siècle. Le projet est élaboré par l'ingénieur des mines Frédéric Delafond et l'architecte François Dulac. Les plans et les devis sont approuvés par le Conseil des Bâtiments civils le 5 mars 1894, puis par le préfet le 28 novembre 1895. Le coût du projet s'élève à 205.324 francs. Pour financer le chantier, l'hôpital contracte un emprunt de 175.206 francs auprès de la Caisse des Dépôts et Consignations, à rembourser sur 25 ans. Le 29 novembre 1895, la commission de l'hôpital ne peut procéder à l'adjudication des marchés de travaux, en raison de l'absence d'offre. Elle est autorisée à traiter de gré à gré. Le 17 janvier 1896, la réalisation des travaux est confiée à Louis Labaye, entrepreneur de Saint-Gérand-le-Puy (Allier). Il construit le bâtiment des bains, le château d'eau et les bassins de refroidissement, le bâtiment des machines, les conduites d'eau chaude et d'eau froide. Des modifications sont apportées au projet initial au cours du chantier. L'édifice est décalé de 2m50 vers le nord, pour ménager un espace plus important entre sa façade postérieure et le mur de soutènement du réservoir dont la pente est par ailleurs abaissée. En conséquence, une arche est créée au sud pour enjamber l'espace entre l'édifice et le réservoir. En 1897, A. Boulay, constructeur de chaudronnerie à Paris, installe les conduites d'eau, les tuyauteries et les appareils balnéaires. La réception provisoire des travaux intervient le 13 septembre 1898, la réception définitive le 20 octobre 1899. Les bains de l'hôpital d'Aligre ont fonctionné jusqu'en 1996.

Le bâtiment des bains, de plan en U avec avant-corps sur la façade postérieure, est parfaitement symétrique, de même que sa distribution intérieure. Le gros-œuvre est en pierre de la côte chalonnaise, les encadrements des ouvertures et le décor d'architecture sont en pierre de taille calcaire de couleur plus chaude. La galerie intérieure, longeant les murs de longs pans des trois corps, ouvre sur le jardin par des arcs en plein-cintre sur piliers ornés de colonnes engagées. Les deux arcades médianes du corps principal sont surmontées d'un faux pignon percé de deux petites baies en arc brisé sous un oculus. Le mur pignon des deux ailes présente deux rangs superposés de deux fenêtres rectangulaires, celles du pignon étant plus petites. La galerie fait également office de couloir de distribution, presque toutes les pièces ouvrent directement sur elle. Les voûtes et les murs des galeries et de toutes les pièces sont revêtus de carreaux en grès ornés de rosaces bleues, jaunes ou rouges, réalisées d'après un dessin de l'architecte. Dans le corps central postérieur se trouvait le cabinet du médecin précédé d'un parloir, encadré par un couloir et l'escalier d'accès au comble. De part et d'autre, une succession de pièces identiques, à gauche pour les hommes, à droite pour les femmes étaient occupées par quatre salles de bains (dont une pour bains de vapeur), une salle de douche, deux vestiaires et des latrines. Le mobilier balnéaire consistait en baignoires, encastrées dans le sol, à revêtement intérieur en panneaux d'opaline blanche polie et bords constitués de quatre pièces de marbre blanc de Carrare (en grande partie remaniées depuis), appareils pour douche en pluie et en jet, appareils pour douches en cercles, bains de siège hydrothérapiques et douches en jet. Huit caisses de sudation en cuivre, remplacées en 1980 par des étuves en inox, servaient aux bains de vapeur. L'eau pénétrait dans le bâtiment et était distribuée par de nombreuses conduites installées dans le comble. Ce dernier est couvert d'une toiture reposant sur les murs de refend en béton percés d'ouvertures en plein-cintre. La destination de certaines pièces a changé au cours des années : une baignoire pour enfants a été installée dans l'ancien vestiaire de l'extrémité de l'aile droite, le parloir est devenu salle pour bains de vapeur et les latrines de l'extrémité droite de la galerie principale ont été transformées en couloir menant au passage couvert construit pour relier le bâtiment des bains à l'hôpital.

  • Murs
    • calcaire
    • pierre de taille
  • Toits
    tuile mécanique
  • Plans
    plan symétrique en U
  • Étages
    sous-sol, en rez-de-chaussée surélevé
  • Couvrements
    • voûte en berceau segmentaire
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • pignon découvert
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier en équerre en maçonnerie
  • Jardins
    parterre de gazon
  • État de conservation
    désaffecté
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Documents d'archives

  • Archives départementales de Saône-et-Loire. M 2027. Eaux thermales de Bourbon-Lancy : comptabilité, travaux, affaires diverses.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon : M 2027
  • Archives départementales de Saône-et-Loire. 1 X 180. Projets de construction d'un établissement thermal (1892-1899), d’un casino (1902) et d’un hôtel des postes (1903). [1892-1903].

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon : 1 X 180
  • Archives départementales de Saône-et-Loire. HDEP 2098. Hôpital d’Aligre. Construction de l’établissement thermal hospitalier et réaménagements divers. [1890-1898].

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon : HDEP 2098

Documents figurés

  • Hospice d'Aligre. Projet de construction des thermes de l'hospice. Plan d'ensemble / Frédéric Delafond et François Dulac. [1895]. Dessin à l'encre et à l'aquarelle sur papier. 25 x 32 cm (dans un cahier). Vu et approuvé par la préfecture le 28 novembre 1895.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon : 1 X 180
  • Hospice d'Aligre. Projet de construction des thermes de l'hospice. Plan du sous-sol et des fondations / Frédéric Delafond et François Dulac. [1895]. Dessin à l'encre et à l'aquarelle sur papier. 25 x 32 cm (dans un cahier). Vu et approuvé par la préfecture le 28 novembre 1895.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon : 1 X 180
  • Hospice d'Aligre. Projet de construction des thermes de l'hospice. Plan du rez-de-chaussée / Frédéric Delafond et François Dulac. [1895]. Dessin à l'encre et à l'aquarelle sur papier. 25 x 32 cm (dans un cahier). Vu et approuvé par la préfecture le 28 novembre 1895.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon : 1 X 180
  • Hospice d'Aligre. Projet de construction des thermes de l'hospice. Plan de l'étage de comble / Frédéric Delafond et François Dulac. [1895]. Dessin à l'encre et à l'aquarelle sur papier. 25 x 32 cm (dans un cahier). Vu et approuvé par la préfecture le 28 novembre 1895.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon : 1 X 180
  • Plan de la moitié des salles thermales de l'hospice d'Aligre, quartier des femmes / [François Dulac]. [Vers 1895]. Dessin. 38 x 55 cm.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon : HDEP 2098
  • Hospice de Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire). Dispositions respectives du mur de soutènement et du bâtiment des thermes / François Dulac. 14 septembre 1898. Dessin. 56 x 59 cm.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon : HDEP 2098
  • Hospice de Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire). Coupe indiquant les dispositions respectives du mur de soutènement et du bâtiment des thermes / François Dulac. 14 septembre 1898. Dessin. 32 x 46 cm.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon : HDEP 2098
Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2011, 2021
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Hugonnet-Berger Claudine
Hugonnet-Berger Claudine

Hugonnet-Berger, Claudine. Chercheur au service de l'Inventaire de Bourgogne.

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Fromaget, Brigitte. Chercheur au service Inventaire et Patrimoine de la Région Bourgogne-Franche-Comté.

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Dufoulon Fabien
Dufoulon Fabien

Fabien Dufoulon, chercheur. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2018-

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