Sur ce passage délicat de la rivière, en particulier à cause des îles, les ingénieurs du 19e siècle ont conclu à l'aménagement, en rive gauche, d'une digue basse en clayonnage et enrochements sur le modèle proposé par l'ingénieur Laval pour la Basse-Saône. Mais pour que cet aménagement soit plus efficace, la digue de halage, rive droite (actuellement quai Bellevue) a été revêtue "en bonne maçonnerie à pierre sèche" qu'il faudra consolider, une fois les dragages effectués. (Rapport sur le projet définitif des ouvrages à faire pour le perfectionnement de la navigation de la Saône au passage de la Benne-la-Faux, en aval de Chalon - Moreau - 31 décembre 1841 ; 3 S 18). La construction des perrés de défense sur la rive droite avec cale d'abordage a été réalisée entre 1842 et 1845 d'après Dates probables de construction des principaux ouvrages d’endiguement et clayonnages ou travaux qui ont pu influer sur le régime de la rivière de Saône (8 janvier 1871) - 3 S 9.
Sur la carte de la Saône dressée en 1862, la digue basse est bien visible, formant le chenal navigable, de même que les aménagements du perré en rive droite avec sa rampe. Elle indique également l'emplacement d'une usine, juste après la pointe de La Californie et de la tuilerie de Droux à l'aval immédiat de la Roie de Droux. L'implantation des maisons de villégiature est plus contemporaine.
Le tableau des Renseignements statistiques dressé en 1860 (3 S 9) confirme l'implantation d'une digue basse submersible en clayonnages-enrochements, la réalisation de dragages, perrés de revêtement de la berge de rive droite, rampe d'abreuvoir, cales d'abordage, pavés et empierrés, 3 aqueducs et empierrements du chemin de halage (campagnes de travaux : de 1840-1842 à 1847 et de 1850 à 1857).
Le pont de halage sur la Roie de Droux ou la Corne était initialement en bois. Sa construction (ou celle d'un bac) est décrite dans les archives dès 1788 (C 4461- Rapport sur le mauvais état du chemin de halage entre Chalon et Mâcon). Ce pont a été emporté par la crue de novembre 1840. Sa reconstruction se fera en bois entre 1849 et 1853 sur le projet de l'ingénieur Moreau. Il sera remplacé par un pont en béton armé (système Hennebique) en 1921-22 sur le projet de l'ingénieur Thaller ; la concession est confiée à Messieurs Rouchon et Cie (un projet de pont métallique avait aussi été proposé en 1912). C'est ce pont biais, en béton armé, qui est toujours en place aujourd'hui, reconnaissable au dessin de ses piles.
Chargée de recherche au service Inventaire et Patrimoine - Région Bourgogne-Franche-Comté