La Grande Taverne est bâtie à la toute fin du 19e siècle. Elle succède à un édifice créé en 1869 par Emile Mavoir sous le nom de Casino d'Eté ("café-concert-bal"), à l'angle des rues Guillaume Tell et de la Gare (actuelle avenue du Maréchal Foch). Le bâtiment sur rue est reconstruit en 1893 par Emile Loos (un incendie sera signalé en 1896) et le site devient le Casino Cirque, avec piste, scène et gradins. Le nouvel établissement associe l'hôtel du Casino et la Brasserie alsacienne (une tête d'Alsacienne domine d'ailleurs sa travée centrale), cette dernière décorée de deux toiles datées de 1885 et signées par A. Pages et Antoine Calbet. La salle de spectacle consiste en une halle métallique issue d'une exposition lyonnaise et mesurant 30 x 20 m, laquelle comporte "fauteuils, galeries, loges et promenoirs" et compte 439 places. Des séances de cinéma y ont parfois lieu. En 1905, Loos vend le site à la société Prudhon "qui édifie alors, dans toute la France, de grandes salles de brasserie-concerts". L'hôtel prend le nom d'hôtel Terminus (et est doté d'un étage en surcroît) et le restaurant devient la Grande Taverne. Géré par Mme Guillemaut, l'établissement est surtout dédié au music-hall mais il a une petite activité cinématographique. Il est acheté en 1922 par Victor Maillard qui en fait un "hôtel-brasserie-théâtre-cinéma", cette dernière fonction l'emportant sur les autres pour le divertissement. L'entrée est à droite du bâtiment sur l'avenue Foch et les projections ont lieu dans la grande salle de la brasserie. Le 17 juillet 1930, Maillard demande l'autorisation (obtenue le 8 septembre) de transformer cette salle en vraie salle de cinéma (avec reconstruction de la cabine de projection et fixation au sol des fauteuils) ; la scène est toutefois conservée (mais un arrêté municipal interdira le 12 janvier 1953 les représentations théâtrales dans l'établissement). C’est là qu'est donnée en 1931 la première représentation de cinéma parlant de Dijon avec le film Le Chanteur de jazz. En 1934, Gabriel Maillard succède à son père. La salle est rénovée à l'été 1954 et dotée d'une entrée séparée. En 1969 le cinéma, qui compte 820 places, appartient à la Société Terminus Hôtel et Grande Taverne, de Gabriel Maillard. Nouvelle rénovation en 1971, par l'agence Jean Balme (26 rue du Château d'Eau), avec exécution de planchers en béton (plat pour la scène et incliné pour la salle), changement des fauteuils, climatisation, etc. La destruction du site est envisagée au milieu de la décennie afin de laisser place à un ensemble associant un nouvel hôtel, des commerces, logements, etc., initialement prévu à l'emplacement du Grand Hôtel de la Cloche (avenue de la 1ère Armée française). Le projet rédigé en février 1975 par l'architecte D. Prudhomme, qui prévoit notamment un immeuble de 13 étages au long de l'avenue Foch, demeure sans suite. Le site est acquis en 1976 par l'UGC (Union générale cinématographique) Rhône-Alpes, qui le transforme en un complexe de cinq petites salles d'une capacité totale de près de 850 places (aménagement de deux salles superposées en remplacement de la scène - actuelles salles 6 et 7 - et de deux salles supplémentaires - salles 9 et 10 - dans l'immeuble voisin, aux 15 et 17 rue des Perrières). Elle vend l'hôtel-brasserie-restaurant en 1980 à la S.A. Terminus Grande Taverne et en juin de la même année le cinéma au groupe CinéAlpes, de Gérard Davoine. La grande salle est rénovée en 1989 (fauteuils, écran, son Dolby, etc.). Revendu en 1996 au groupe dijonnais MJM (Marcel-Jean Massu), le cinéma ferme en 2002. Il fusionne en 2007 avec l'ancien cinéma Gaumont pour former un multiplexe de dix salles, l'Olympia, accessible depuis l'entrée au 16 avenue du Maréchal Foch. Les salles sont de nouveau rénovées à cette date. L'hôtel est devenu hôtel Kyriad Prestige, le restaurant est fermé.