Le village de Rougemont est doté d'un collège depuis 1960. Dans un premier temps, seuls les classes de 6e et 5e sont mises en place dans des salles de la mairie. Ensuite, des sections de 4e et de 3e sont créées et logées dans des préfabriqués installés place de la Mémoire, en face du groupe scolaire. Les effectifs croissant, d'autres préfabriqués sont ajoutés, sur un terrain mis à disposition par la menuiserie Fournerot. La cantine scolaire (cuisine et réfectoire) occupe alors la quasi-totalité du rez-de-chaussée de la mairie et la cour de récréation est commune avec les abattoirs. L'idée d'une construction neuve naît en 1969 mais il faut attendre 1978 pour en voir la réalisation, à l'emplacement de l'ancien champ de foire. Le 4 janvier de cette année, l'Atelier d'Urbanisme et de Réalisations architecturales (AURA), composé des architectes parisiens Karnik Ivan Mestoudjian, P. Moryusef et G. Solère, réalise un avant-projet pour un édifice de 240 élèves et 18 sections d'éducation spécialisée (SES). Ce dernier s'inscrit dans le cadre de la reconstruction en zone rurale de collèges expérimentaux à faible effectif. L'une de ses particularités consiste à déplacer les professeurs de classe en classe et non les élèves, qui restent ainsi toujours dans la même salle de cours. Cette opération est réalisée pour le compte du Syndicat intercommunal pour le collège d'enseignement général (CEG) de Rougemont (présidé par M Bourriot), qui en a confié la maîtrise d'ouvrage à l'Etat. L'entreprise Saintot de Besançon est chargée de coordonner les différents corps de métier. Initialement, les architectes songeaient à disperser les pentagones sur le terrain (par groupe de deux) et à les couvrir de toits en terrasse. Devant l'hostilité des décideurs, le projet est modifié afin de mieux s'adapter aux conditions climatiques locales, exception faite des galeries couvertes qui sont intégralement ouvertes sur l'extérieur. Les constructions sont chauffées électriquement par le sol. Un atelier est prévu un peu à l'écart. Les édifices doivent être peints en différents tons de bleu et en blanc cru mais le recteur Legohérel et M Bourriot s'y opposent, privilégiant la palette chromatique préconisée par la Direction des Affaires culturelles. C'est le cabinet AURA qui assure le suivi du chantier et, le 25 septembre 1979, le procès-verbal de pré-réception provisoire est établi. Devant l'augmentation du nombre d'élèves, l'architecte Claude Brandon, de Sochaux, réalise le 2 février 1983 un projet de construction de deux classes supplémentaires, au sud. Brandon s'entoure de Serge Santini, ingénieur conseil à Vesoul, et pour le gros-oeuvre de l'entreprise Germain Ricci, de Villersexel, avec laquelle il a construit en 1974 la maison du Dr. Bourriot (route de Besançon). Les principaux autres intervenants sont : Camille Malterre de Baume-les-Dames (plâtrerie-peinture), SMAC/Acieroid de Besançon (couverture et étanchéité) et Daniel Coulon de Baume-les-Dames (charpente-menuiseries). En 2001, le shingle des toitures est remplacé par des tôles métalliques. Enfin, en 2012 doivent s'achever l'extension et la rénovation de l'édifice par le cabinet bisontin Lhomme et Nectoux. Parmi les travaux envisagés se trouvent la rénovation de la couverture des galeries, la réalisation d'un préau à l'emplacement de la galerie de liaison, la transformation en appartement des extensions de 1983, l'insonorisation des salles de cours et la réalisation d'un nouveau bâtiment pour les cuisines et le self (entraînant la destruction de l'atelier).