Dossier d’œuvre architecture IA25001373 | Réalisé par
Poupard Laurent (Contributeur)
Poupard Laurent

Poupard, Laurent. Chercheur au service Inventaire et Patrimoine de la Région Bourgogne-Franche-Comté, 1987-

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  • patrimoine industriel, patrimoine industriel du Doubs
ferme et atelier d'horlogerie de Joseph Rondot
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays horloger (le) - Maîche
  • Commune Maîche
  • Adresse 6 et 8 rue des Combes
  • Cadastre 2015 AD 24, 25, 124  ; 1812 C 11-18, 21
  • Dénominations
    ferme, atelier
  • Précision dénomination
    atelier d'horlogerie
  • Appellations
    atelier de Joseph Rondot
  • Destinations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    étable à vaches, fenil, poulailler, atelier de fabrication, logement, fabrique de treillage, garage, cellier, citerne, jardin

Une première ferme est attestée au Mont des Combes en 1633 : cette date est gravée sur un linteau orné d'un arc en accolade, accompagnée d'un coeur, d'une croix et des initiales FN, que Bruno Monnet propose d'identifier avec François Nappey, décédé le 15 novembre 1683 à l'âge de 83 ans. Elle passe au siècle suivant à la famille Choulet, originaire de Charmey (aujourd'hui Val-de-Charmey) dans le canton de Fribourg (Suisse). Cette famille s'y installe peut-être en 1718, année portée sur une plaque de cheminée (logement de droite). Jean-Baptiste (1737-1814), dit "maître forgeron, taillandier et laboureur", et François Joseph (1739-1820), maréchal-ferrant, tous deux fils de Claude-François Choulet (1711-1783), sont propriétaires du bâtiment peu avant la Révolution. Pour y établir leurs deux logements, ils le modifient fortement ou le reconstruisent en 1787, date portée avec leurs initiales (IBC et FIC) sur le linteau des deux portes principales. Les travaux sont achevés en 1790 comme le rapporte le millésime visible sur la plaque de cheminée du logement de gauche, accompagné des initiales de Jean-Baptiste. En 1812, sur le registre des états de sections du cadastre, Jean-Baptiste est effectivement propriétaire de la partie gauche et François Joseph de la partie droite (et d'un petit bâtiment à l'est, détruit par la suite).

La ferme appartient dans la deuxième moitié du 19e siècle à la famille Besançon puis à Célestin Grisez, de Lachapelle-sous-Rougemont (Territoire de Belfort). Elle passe vers 1892-1895 à Joseph Rondot, paysan horloger originaire de Charmauvillers, marié avec Marie-Thérèse Mauvais. Cette dernière est la fille de Lucien Mauvais (1835-1883), distingué en 1878 à l'exposition collective du Doubs, et la soeur de Louis (1864-1934) et de Paul (1865-1947), qui deviendront des industriels horlogers importants. Joseph fait construire vers 1898 au nord un atelier d'horlogerie (actuel n° 6), doté d'un moteur électrique vers 1900, puis il s'associe avec ses deux beaux-frères (établis dans une ferme au 15 rue Saint-Michel) au sein de la société Mauvais Frères et Rondot, qui édifie en 1901 une usine d'assortiments (échappements) à cylindre au 1 rue Guynemer. Cette société est dissoute en 1925 et Joseph ouvre avec Paul une nouvelle usine au 4 rue de la Gare ; il transforme aussi en atelier d'horlogerie un entrepôt commercial situé à côté, au 8 rue de la Gare. Ce dernier bâtiment accueille dans les années 1930 l'entreprise de décolletage qui occupait auparavant l'atelier du 6 rue des Combes, atelier créé par l'un de ses fils, Norbert, qui l'exploite avec son frère Roger (habitant dans la demeure familiale). Après le décès de Joseph en 1932, l'atelier d'horlogerie de la ferme est réactivé par sa veuve qui, aidée de ses filles et de quelques ouvriers, maintient l'activité quelques temps ; il disparaît toutefois avant la deuxième guerre mondiale. L'ancienne ferme passe en 1992 à Antonio Califano et à son épouse, née Rondot, qui la restaurent ; l'ancien atelier, devenu habitation, a récemment été défiguré par une isolation par l'extérieur.

La ferme a des murs en moellons calcaires, avec enduit à l'est (façade antérieure) et au nord (rez-de-chaussée), enduit partiel au sud (rez-de-chaussée), pan de bois et essentage de planches à l'ouest (façade postérieure), essentage de planches au nord et au sud (étage carré). Le toit à longs pans et pignons couverts a une couverture en tuiles mécaniques. La façade antérieure est encadrée par deux coches (murs pare-vent) s'achevant par un chapiteau. Elle est percée au rez-de-chaussée de quatre fenêtres encadrées par deux portes, une à chaque extrémité, dont le linteau est orné d'une clé en fort relief portant la date 1787 et les initiales des constructeurs. Au 1er étage de comble sont visibles deux fenêtres murées et une fenêtre horlogère. Le bâtiment comporte un sous-sol partiel, un étage en surcroît et deux étages de comble. La ferme est double : elle abritait à l'est (façade antérieure) deux logements complets, communicants, chacun doté de son cellier, poursuivis par des étables à l'ouest. Les celliers en sous-sol sont munis d'un "tablard", table en pierre permettant de conserver les aliments hors de portée des rongeurs, et d'une niche dans les murs pour dissimuler les biens précieux. La pierre d'évier des cuisines est signée des initiales CB et RM, la plaque de cheminée datée 1790 présente un décor associant un chameau et une colombe sous une couronne ducale. La desserte du bloc habitation s'effectue par des escaliers dans-oeuvre, celle du fenil par une levée de grange (rampe d'accès). Sont aussi visibles dans l'angle sud-est une citerne, alimentée par la toiture et munie d'une pompe à eau Renaud (aux Fontenelles), et au nord un poulailler en pan de bois et essentage de planches et une gloriette en bois dont le toit en pavillon est couvert de tuiles métalliques. L'atelier a un étage carré (desservi par un escalier extérieur droit) et un étage en surcroît. Il est lui aussi coiffé d'un toit à longs pans et pignons couverts, avec couverture en tuiles mécaniques. Ses murs sont revêtus d'une isolation extérieure protégée par un essentage plastique, qui masque la rangée de fenêtres horlogères (en arc segmentaire et à encadrement en briques) et la fenêtre multiple éclairant autrefois l'étage à l'est. Complété par un garage isolé, il est accosté au nord par un bûcher en bois avec toit en appentis.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
    • bois pan de bois essentage de planches
    • enduit partiel
    • essentage de matériau synthétique
  • Toits
    tuile mécanique, fer en couverture
  • Étages
    sous-sol, étage en surcroît, 2 étages de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon couvert
    • appentis
    • toit en pavillon
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre
  • Autres organes de circulation
    rampe d'accès
  • Typologies
    baie horlogère ; coche
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Référence Patriarche
    présent sur POP
  • Califano, Antonio. Gendre de Norbert Rondot et propriétaire de l'ancienne ferme du 8 rue des Combes. Maîche.

    9 octobre 2013
  • Simonin, Michel. Ancien horloger, auteur de livres sur Maîche et l'horlogerie du Haut-Doubs. Maîche.

    6 juillet 2015

Documents d'archives

  • Archives municipales, Maîche : Cadastre de la commune de Maîche [1812-1977].

    - Registre des états de sections (1812).

    - Matrices cadastrales des propriétés bâties et non bâties : Propriétés foncières [1826-1914].

    - Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1883-1896 [1882-1910].

    - Matrice cadastrale des propriétés bâties [1911-1977].

    Archives municipales, Maîche
    Registre des états de sections (1812), matrices cadastrales des propriétés bâties, 1883-1896 [1882-1910] et [1911-1977].
  • Papier à en-tête de la société Joseph Rondot, décennie 1900.

    Collection particulière : Jean-Marie Bessot, Maîche

Bibliographie

  • Monnet, Bruno. [Notice sur la ferme Choulet aux Combes de Maîche]. - S.d. [fin 20e siècle début 21e siècle]. [13] p. : ill. ; 30 cm.

    Collection particulière : Antonio Califano, Maîche
  • Simonin, Michel. L'horlogerie au fil du temps et son évolution en Franche-Montagne, sur le plateau de Maîche. - Maîche : M. Simonin, 2007. 143 p. : ill. ; 30 cm.

Documents multimédia

  • Prost, André. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org

    Famille Rondot, à Maîche (consultation : 7 juin 2015).
Date(s) d'enquête : 2015; Date(s) de rédaction : 2015
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Poupard Laurent
Poupard Laurent

Poupard, Laurent. Chercheur au service Inventaire et Patrimoine de la Région Bourgogne-Franche-Comté, 1987-

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