Thomas Dumorey (C 4461) précise à la fin du 18e siècle que l'embouchure de la rivière de Grosne coupe le chemin de halage et que les chevaux traversent par un bac. Il poursuit en indiquant qu'il y a peu de chargement au port de Grosne (bois et charbon). Il figure également sur la liste des ports dressée par Larue.
Le port de Grosne correspond à un passage à gué entre Marnay et Ouroux-sur-Saône attesté dans les archives (3 S 103) de 1874. Annie Dumont précise d'ailleurs que ce passage fait partie des quelques passages réapparus après la Deuxième Guerre mondiale, notamment après la destruction du barrage de Gigny.
Le pont de Grosne était initialement un pont en charpente et remplaçait donc le bac décrit par Dumorey. Le dessin du vieux pont dressé en 1862 en prévision de sa reconstruction en témoigne. Les travaux portent sur la reconstruction du pont et l'établissement d'une digue de halage aux abords. Le Devis et Cahier des Charges (3 S 48) précise que le nouveau pont sera construit à 61 m en aval du pont actuel suivant un biais de 55° avec une ouverture de 20 m et une largeur de voie de 4 m. Il se composera d'une ossature métallique formée de poutres droites. Le tablier se raccordera en amont et en aval, au chemin de halage actuel, au moyen d'une digue. Les travaux du pont ont débuté en 1863 et ont été réceptionnés le 2 novembre 1865.
Les travaux au passage de Grosne comprenaient une digue basse submersible en clayonnage (rive gauche), des perrés de défense de la berge, escaliers de sauvetage, rampes d'abreuvoir, aqueduc, empierrements sur plus de 2 400 m de long rive droite. Ces travaux sont réalisés de 1845 à 1847 et de 1852 à 1854 (d'après le Tableau n° 2 dressé par l'ingénieur ordinaire le 2 mai 1860, 3 S 9). Ces aménagements figurent également sur la carte de 1862 (3 S 113).
Chargée de recherche au service Inventaire et Patrimoine - Région Bourgogne-Franche-Comté