L’aménagement des quais à Mâcon était déjà évoqué au milieu du 17e siècle par le duc d'Epernon, alors gouverneur de Bourgogne, mais cette tentative resta vaine. La première adjudication date de 1756 pour des travaux allant du pont Saint-Laurent à la rue Poissonnière (d'après M. Savoyet).
Quai du Breuil
Au Moyen-Âge, il s'agissait de l’avant-port de Mâcon bénéficiant d'une situation géographique favorable, mais il ne présentait pas d'aménagement particulier (B. Léthenet). Anciennement dénommé port Saint-Antoine (cadastre de Dupasquier de 1825), le port du Breuil présentait un bas-port, visible sur les cartes postales anciennes. Ces quais ont été plusieurs fois remaniés et élargis au cours du 20e siècle (les archives du Rhône indiquent un élargissement et exhaussement du quai du Breuil 1896-1916 ; S 902). Des gradins ont été également aménagés et permettent de suivre les courses d'aviron (cf. M. Bonnetain).
Quai Jean-Jaurès (quai Nord) et quai Lamartine (quai Sud)
D'après M. Savoyet, en 1759, avant l'autorisation royale de détruire les fortifications (datant de 1762), le conseil des Échevins avait fait avancer les travaux du quai d'aval, et en 1767, les travaux se poursuivent vers le quai d'amont. Ces deux quais ont été construits en même temps : les travaux se faisant en partie sur l'emplacement des anciennes fortifications de la ville. Selon les écrits de Jeanton et Bodineau, la toisée des murs du quai a été réalisée le 30 août 1756 et l'adjudication des travaux passée à l'entrepreneur Boutaric, le 29 décembre 1756. Le procès-verbal de réception des travaux est dressé le 9 avril 1781. Les quais sont alors dénommés d'Amont (au nord) et d'Aval (au sud) par rapport au pont. La question du financement des travaux reste cruciale durant le 3è quart du 18e siècle et plusieurs documents d'archives en témoignent : ainsi le 17 mars 1769, il est accordé une gratification de 3000 livres par an pendant huit ans aux officiers municipaux de la ville pour continuer la construction du quai. Il est à noter que la construction du quai doit permettre d'aménager des places spacieuses pour les marchés et les foires et de faciliter le commerce de la ville. A la Révolution, les quais devinrent quai de l’Égalité et quai de la Liberté et ils furent plantés d'arbres. Après la Première Guerre mondiale, le quai Nord fut renommé quai Jean-Jaurès et le quai Sud, quai Lamartine. Des travaux de requalification ont été effectués entre 2005 et 2007 au niveau du quai et de l'esplanade Lamartine.
Quai des Marans
D'après Jeanton, le quai des Marans apparaît sous ce nom dans le plan cadastral de Dupasquier en 1825 mais il ne fut construit qu'en 1837, en même temps que l'installation de l'usine à gaz. La Situation des Travaux rapporte qu'en 1844 il a été procédé : au curage du port des Marans, au prolongement des quais de Mâcon vers le sud, au moyen des produits du curage et à l’établissement d'un bas-port à l’origine du quai des Marans. En 1878, des travaux d’exhaussement et d'élargissement du quai des Marans sont en cours avec création d'un bas-port (le service vicinal, la ville et les propriétaires riverains concourent à la dépense). Le port des Marans semble avoir concentré l'activité portuaire de la ville avant la construction du port fluvial. Des travaux récents ont été effectués sur ce quai (2015-2017).
Chargée de recherche au service Inventaire et Patrimoine - Région Bourgogne-Franche-Comté