Dossier d’œuvre architecture IA71003674 | Réalisé par
Lallement Aurélie (Contributeur)
Lallement Aurélie

Chargée de recherche au service Inventaire et Patrimoine - Région Bourgogne-Franche-Comté

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  • enquête thématique régionale, Saône navigable en Bourgogne-Franche-Comté (la)
pont Saint-Laurent
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bourgogne-Franche-Comté
  • Commune Mâcon
  • Lieu-dit PK 80,6
  • Adresse route départementale 1079
  • Précisions oeuvre située en partie sur le département Ain (l')

Les historiens font remonter l'existence du pont Saint-Laurent au 11e siècle : il est en effet explicitement cité dans un texte de 1077 (date de la donation au chapitre de la cathédrale Saint-Vincent d'un four situé à l'entrée du pont). Il a compté 13 arches jusqu'aux travaux de la fin du 18e siècle, une arche ayant été intégrée au quai de la ville, rive droite. Les recherches menées lors des travaux des années 1980, visant à conforter l'ouvrage par la pose d'un radier général sous les arches, ont permis de confirmer que le pont de Mâcon a été régulièrement remanié au cours des siècles sur la base de fondations médiévales. D'après les travaux de Jean Mesqui, le tracé particulier du pont répondrait à la topographie de la rivière (en fonction des courants), ce qui était d'usage à cette époque.

La statue de saint Nicolas (qui date de 1958), qui se trouve dans une niche sur la troisième pile du pont, rappelle probablement qu'il y avait, sur une arche du pont, une chapelle dédiée au saint patron des mariniers qui fût emportée par une crue en octobre 1423.

Dans le Tableau des ponts construits sur la Saône (30 octobre 1884), il est confirmé que le pont de Mâcon a été construit au Moyen Âge (11e siècle), qu'il a été restauré de 1771 à 1789 et qu'entre 1843 et 1845, les 4 premières arches ont été reconstruites et que toute la partie supérieure du pont a été élargie (l'arche marinière était trop basse pour la navigation à vapeur). Il supporte alors la route nationale 79 de Nevers à Genève et est décrit comme un pont en pierre à douze arches dont huit en plein-cintre et quatre autres marinières surbaissées, l'arche marinière la plus élevée étant la 4e, côté Mâcon. Il a une largeur de 9,70 m et une longueur de 215 m entre les culées. Les mêmes informations se retrouvent dans le Tableau des ponts dressé par l'ingénieur Variot en 1900 (3 S 44). Dans les Annales de l'Académie de Mâcon, Morgand précise que les travaux de la fin du 18e siècle ont permis l'élargissement du pont (3 m supplémentaires, avec des trottoirs protégés par des pousse-roues) et que les avant-becs et les arrière-becs ont été refaits. Il poursuit en indiquant que les travaux de 1843 ont modifié l'aspect du pont en portant sa largeur à 9 m "au moyen de dalles posées en encorbellement sur des consoles, et [que] les lourds parapets de pierre firent place à une légère balustrade métallique". La Situation des Travaux (1844) précise également qu'une banquette de halage a été construite en 1842 sur une longueur de 450 m et une hauteur de 4,10 m sous la première arche du pont et le long des quais et qu'une cale d'abreuvoir en termine chaque extrémité.

Protégé au titre des Monuments historiques, sa préservation est à l'origine du creusement du canal de contournement (dans l'Ain) pour permettre le passage des bateaux à grand gabarit.

En 2016-2017, le pont a fait l'objet d'une révision générale, financée par les Départements de Saône-et-Loire et de l'Ain, qui porte principalement sur le remplacement de pierres pour le dallage et les consoles (les pierres proviennent de Villebois dans l'Ain et de Saint-Martin-Belle-Roche en Saône-et-Loire), la rénovation des garde-corps et la pose de réverbères.

  • Période(s)
    • Principale : 11e siècle, Temps modernes, Epoque contemporaine

Le pont Saint-Laurent de Mâcon est un pont en pierre à douze arches reposant sur des piles munies de becs. Son tracé n'est pas tout à fait rectiligne (cf. historique) et il se trouve en partie sur le département de l'Ain, la Saône faisant office de limite communale, départementale et régionale. Des banquettes de halage se trouvent rive droite, côté Mâcon. Il supporte la route départementale 1079 permettant de relier le centre de Mâcon à Saint-Laurent. Sur la pile ouest, à l'aval, se trouve une échelle/repère de crue (la crue de 1640 y est mentionnée).

  • Murs
    • calcaire
  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Protections
    classé MH, 1987/07/06
  • Référence MH

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3 S 44. Ponts, aqueducs et halage. 1832-1936.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon : 3 S 44

Bibliographie

  • Ministère des Travaux Publics, Administration générale des Ponts et Chaussées et des Mines. Situation des Travaux au 31 décembre 1844. Paris : Imprimerie Royale, avril 1845.

    Consultable en ligne.

    p. 262
  • Morgand, A. Le pont de Mâcon. Annales de l'Académie de Mâcon, 3è s. t. 25, 1926-1927, p. 468-480.

  • Mesqui, Jean. Le pont en France avant le temps des ingénieurs. Paris : Picard, 1986.

  • Mesqui, Jean. A la découverte des ponts anciens. Archéologie médiévale, 1987, tome 17, p. 67-91.

    Consultable en ligne : https://www.persee.fr/doc/arcme_0153-9337_1987_num_17_1_1187

  • Guerreau, Alain. Le pont sur la Saône entre Mâcon et Saint-Laurent [article en deux parties]. Images de Saône-et-Loire, 1989, n° 78, p.13-18 et 1989, n°79, p.13-17.

    Accessible en ligne sur le site des archives départementales de Saône-et-Loire.

Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Lallement Aurélie
Lallement Aurélie

Chargée de recherche au service Inventaire et Patrimoine - Région Bourgogne-Franche-Comté

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