Courtépée cite le "beau port sur la Saône, où les marchandises sont à l'abri des grandes crues d'eau, avec deux ponts en pierre sur des biefs". Thomas Dumorey fait également mention du port d'Ouroux dans son Mémoire à la fin du 18e siècle (C 4461) : il indique qu'il est très commerçant et qu'"on y charge des bois, du charbon, quelques grains et surtout une grande quantité de cercles".
Le tableau n° 3 des obstacles à la navigation du 4 mai 1860 (Renseignements statistiques ; 3 S 9) nous apprend que le port est en mauvais état et que son importance est due au commerce de bois de toute espèce, cendres, paille, blé, échalas, pierres, etc. Il y est précisé qu'il faut aménager des perrés avec rampe d'accès aux deux ports sur une longueur de 608 m. Le tableau des Dates probables de construction des principaux ouvrages d'endiguement et clayonnages ou travaux qui ont pu influer sur le régime de la rivière de Saône dressé le 8 janvier 1871 (3 S 9) précise que les perrés et la rampe d'accès à la Saône au niveau du port d'Ouroux ont été construits en 1867.
En outre, il apparaît que le port d'Ouroux ait été reconnu par arrêté préfectoral (1842) comme escale pour les voyageurs des bateaux "Parisien" à vapeur, ce qui a motivé l'entretien d'un ponton jusqu'en 1923 (d'après la plaque des Amis de la Bresse Chalonnaise). Il figure également dans la liste des ports de Saône dressée par Larue.
Le port d'Ouroux a par ailleurs constitué une importante zone de fouilles archéologiques : entre 1978 et 1982, un dispositif de grande envergure a été mis en place pour fouiller l'habitat du Bronze final d'Ouroux (Bonnamour). Les recherches archéologiques menées dès la fin des années 1970 et en particulier au début des années 1990 sur cette zone ont permis de mettre en évidence un passage à gué (au niveau du port des Varennes), dit le gué de la Casaque (dont la partie médiane remonterait au 1er siècle). Rive droite se trouvaient des bâtiments (château de la Casaque) encore visibles sur la carte de 1862. Ce passage qui a connu une activité gallo-romaine et médiévale, comme en témoigne le matériel fouillé, s'est vraisemblablement déplacé à l'emplacement actuel du pont d'Ouroux (sur la carte de 1862, il est déjà indiqué à cet emplacement). Annie Dumont explique que le port et le bac d'Ouroux "ont probablement été créés au plus tard dans le courant du 14e siècle, peut-être même avant et ont fonctionné simultanément" et que le port des Varennes a disparu au profit de celui d'Ouroux. Le port des Varennes, qui se trouvait sur la rive droite, était en très mauvais état et dès 1860, des dépenses d'entretien ont été planifiées. Toujours d'après le tableau n° 3 des obstacles à la navigation du 4 mai 1860 (Renseignements statistiques), il est précisé qu'on y faisait des chargements importants de paille, foin et blé.
Chargée de recherche au service Inventaire et Patrimoine - Région Bourgogne-Franche-Comté