Fabien Dufoulon, chercheur. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2018-
- enquête thématique régionale, val de Saône
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Mongreville JérômeMongreville Jérôme
Jérôme Mongreville, photographe. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 1983-
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Dossier non géolocalisé
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Aires d'étudesScey-sur-Saône-et-Saint-Albin, Val de Saône
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Adresse
- Commune : Scey-sur-Saône-et-Saint-Albin
Superficie de la commune
2 825 hectares dont 1535 boisées.
Géologie
Le sous-sol est composé d'alluvions modernes dans le cours de la Saône, de calcaire de l'Oxfordien (au bois de Bauffremont au nord-ouest, ouest et sud-ouest, aux bois du Chanois, de la MIneraie et de la Monoyeuse à l'est et au sud-est), de calcaire du Callovien en lisière de ces bois et des calcaires du Bathonien et du Bajocien, sur le reste du finage.
Hydrographie
La Saône borde le territoire communal à l’extrême sud. Trois sources s'écoulent du flanc sud du quartier de l'église ; les eaux de la source Larie et la source de la Baume se rejoignent dans le canal du Petit Moulin qui longe l'actuelle avenue des Pâtis et s'écoule en direction de la Saône en passant à l'ouest de la forge. Le ruisseau de la source de la Sauce traverse les terrains situés plus à l'est jusqu'à la rue du Pont de la Balance et rejoint la Saône en passant à l'est de la forge. Enfin, le ruisseau du Vau prend sa source dans les hauteurs du bois de Bauffremont, traverse l'écart de Saint-Albin et alimente la Saône.
Paysage et environnement
Intégrée au paysage de la vallée de la Saône, la commune appartient à la sous-unité paysagère du cours supérieur de la rivière. Entre Port-sur-Saône et Scey-sur-Saône, la vallée se resserre légèrement. Cette sous-unité, excepté Gray, comprend les deux communes les plus peuplées (Port et Scey).
Démographie
La paroisse compte 221 ménages en 1614 et 1398 habitants en 1790. L'évolution de la population de la commune est bien connue grâce aux recensements du 19e siècle. Elle augmente constamment dans la première moitié du 19e siècle, pour passer la barre des 2000 habitants en 1846 (2043) et en 1851 (2029). L'épidémie de choléra de 1854 touche ensuite durement la commune ; la population tombe à 1770 habitants en 1856 et 1712 habitants en 1861. Les deux grands quartiers rassemblent l'essentiel de la population communale dès le 19e siècle : celui de l'église (environ 50%) et celui du bourg (environ 45%). L'écart de Saint-Albin compte une quarantaine ou une cinquantaine d'habitants au moment de son rattachement à la commune de Scey-sur-Saône en 1807. La commune compte 1235 habitants en 1936 et 1592 habitants en 2018.
Historique
La genèse de Scey-sur-Saône serait due à la présence de deux sources salées, utilisées dès l'époque gallo-romaine. L'importance de ce premier établissement humain est inconnue. Au Moyen Âge et aux Temps modernes, deux localités coexistent : « Scey-l'Église » sur les hauteurs, qui serait née de l'implantation d'une villa au Haut Moyen-Âge, et « Scey-le-Bourg » en bord de Saône, protégée par une enceinte et un château. La réunion de ces deux entités, qui se concrétise avec l'aménagement du secteur de l'avenue des Pâtis au 19e siècle, constitue le cœur de l'agglomération actuelle.
En 1156, il est fait mention d'une seigneurie à Scey. Le premier seigneur connu est Étienne, comte de Bourgogne et seigneur de Traves. Au 13e siècle, la famille de Bauffremont prend possession de la seigneurie et la conserve jusqu'à la Révolution. Son château est rebâti à plusieurs reprises ; l'édifice du 18e siècle est détruit dans un incendie à la Révolution. Après la récupération de leurs terres, les Bauffremont reconstruisent leur résidence plus à l'ouest, au-delà de la rue de Saint-Albin ; l'ancienne écurie est le vestige le plus impressionnant de leur ambition. Sous l'Ancien Régime, Scey-sur-Saône est le siège d'un bailliage seigneurial, dépendant de celui de Vesoul. Cette juridiction est supprimée en 1789. Une église (ou une chapelle) est attestée à Scey-sur-Saône dès le 11e siècle. Ce lieu de culte est desservi dans un premier temps par les curés des villages de Pont-lès-Traves et de Saint-Albin, qui sont successivement les chefs-lieux de la paroisse, avant l'érection de l'église de Scey-sur-Saône en paroissiale. L'église Saint-Martin est construite au 18e siècle. En 1790, Scey-sur-Saône devient une commune mais aussi un chef-lieu de canton, ce qui en fait le siège d'une justice de paix.
Le village de Saint-Albin est connu pour avoir accueilli au 12e siècle un prieuré fondé par les chanoines Augustins de Grandecourt ; leur église, qui a été un temps le siège de la paroisse des communautés de Scey-sur-Saône, Saint-Albin, Ovanches et Chassey-lès-Scey, est en ruine à la Révolution. Elle est démantelée au début du 19e siècle. Par décret de 1807, Saint-Albin et Scey-sur-Saône fusionnent en une seule et même commune.
Économie
Dès l'occupation romaine, les sources salées sont exploitées et ce jusqu'au Moyen-Age. Le dénombrement de 1584 atteste la présence de foires dans le bourg et d'une halle. Au 19e siècle, le champ de foire est situé au croisement de l'actuelle rue de Verdun et de l'actuelle rue Derrière les Murs. En 1693, la famille de Bauffremont autorise l'établissement de forges et d'un fourneau avec une production de près de 300 tonnes à la veille de la Révolution. Au 19e siècle, la forge est transformée en ateliers de clouterie avant de laisser place au siège d'une fonderie de fonte. Le site est encore actif au 20e siècle, et ferme ses portes en 1982. Au 18e siècle, la présence de deux moulins est attestée. Le plus important est le moulin à farine en bord de Saône, qui est converti en minoterie à la fin du 19e siècle ; une partie du site est aujourd'hui occupée par une centrale hydroéléctrique. Un autre moulin de dimension plus modeste est situé dans le quartier de l'église ; son activité cesse dès la fin du 19e siècle. Une partie de l'économie locale repose sur d'autres sites qui ont disparu ou qui subsistent uniquement sous forme de vestiges : une filature-tissage, une scierie (site des Boulingrins), une teinturerie (avenue des Pâtis), et une tannerie (Grande Rue du Bourg).
Outre l'activité industrielle, l'agriculture jusqu'au milieu du 20e siècle représente une part importante de l'économie de Scey. Plusieurs anciennes fermes sont encore présentes, notamment dans le quartier de l'église.
Infrastructures
La ville est desservie principalement par les routes départementales 3 (actuelles avenue des Pâtis, rue du Pont de la Balance et rue Armand Paulmard), 23 (actuelles rue de Port-sur-Saône et rue de Saint-Albin) et 56 (route de Ferrières). La route départementale 3 (« route de Neufchâteau à Besançon ») emprunte le pont qui enjambe la Saône. La grande traverse projetée à la fin du 18e siècle, qui aurait dû prolonger l'actuelle avenue des Pâtis jusqu'à ce pont, n'a jamais été percée. Le tissu urbain ancien n'est pas bouleversé par le plan d'alignement des rues des années 1840. La destruction de la porte du bourg, qui entravait l'accès au bourg du côté nord, est effective dès la fin des années 1830.
La ligne de chemin de fer de Vesoul à Molay, longue de 43 kilomètres, effectue deux arrêts à Scey-sur-Saône, l'un au bourg et l'autre face à la nouvelle mairie, de 1910 à 1938. Elle permet notamment de connecter le bourg aux communes rurales des alentours comme Pontcey, Bucey-lès-Traves, Chassey-lès-Scey au sud et La Neuvelle et Combeaufontaine au nord, et joue sans doute un rôle important dans le développement économique de la commune. Il n'en reste que de très rares vestiges ; la tranchée qu'elle empruntait dans le quartier de La Prouse a été comblée et le pont qui la franchissait en grande partie enfoui. Après la fermeture de la ligne, la S.N.C.F. a utilisé les anciennes voies comme dépôt de matériel.
Au 19e siècle, de nombreux travaux sont menés pour aménager et améliorer la navigation sur la Saône entre 1839 et les années 1880. Deux biefs éclusés sont ainsi construits : un premier entre Scey et Chassey, et un second à Saint-Albin constitué d'une dérivation souterraine dont l'entrée amont se situe à Saint-Albin.
La question du raccordement par une ligne télégraphique de la commune à celle de Port-sur-Saône est débattue au conseil municipal à partir de 1865.
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Archives départementales de la Haute-Saône
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Documents d'archives
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Archives départementales de la Haute-Saône. 482 E dépôt 54. Dénombrement de la population de Scey-sur-Saône et Saint-Albin. [1814-1936].
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Archives départementales de la Haute-Saône. Cadastre de la commune de Scey-sur-Saône-et-Saint-Albin. [1836-1954].
- Atlas parcellaire (1836)
- État de section (1839) : 3 P 230
- Matrices cadastrales (1839-1914) : 3 P 1593 (folio de 1 à 580), 3 P 1594 (folio 581 à 1140), 3 P 1595 (folio 1141 à 1718), 3 P 1596 (folio 1719 à 2214), 3 P 1597 (folio 2215 à 2355)
- Matrice cadastrale des propriétés bâties (1882-1914) : 3 P 2437
- Matrice cadastrale dite "noire" des propriétés bâties (1911-1954) : 3 P 4650
- Matrices cadastrales dites "noires" des propriétés non bâties (1914-1954) : 3 P 4645 , 3 P 4646 (folio 1 à 600), 3 P 4647 (folio 601 à 1200), 3 P 4648 (folio 1201 à 1798), 3 P 4649 (folio 1793à 1924)
Bibliographie
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Suchaux, Louis. Département de la Haute-Saône. Dictionnaire historique, topographique du statistique (de Lp à Z) : vol. 2 . - Paris : Res Universis, 1991
p.238 -
La Haute-Saône : nouveau dictionnaire des communes. Tome V, [Le Pont-de-Planches - Le Val Saint-Eloi].-Vesoul (70) : Société d'agriculture, lettres, sciences du arts de la Haute-Saône, 1972
p.231 -
Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement de Haute-Saône. Atlas des paysages de Franche-Comté. [III] Haute-Saône. - Besançon : Néo éd., [2001]. 379 p. : ill. + 6 transparents ; 34 cm.
-
Bouvard, André ; Voisin, Jean-Claude ; Affolter, Éric. Atlas des villes de Franche-Comté, I. Les bourgs castraux de la Haute-Saône. Éd. Presses universitaires de Nancy - Éditions Universitaires de Lorraine, 1992. 976p. ISBN-10 2-86480-621-5
p.178 -
Dinant, Georges. Découverte du petit patrimoine architectural de Scey-sur-Saône. [Scey-sur-Saône-et-Saint-Albin] : Georges Dinant, 2016.
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Pitavy, Jean-Jacques, Guignard, Marc. Le Canton de Scey-sur-Saône. Social et Économie. Début du XXe siècle. [Vesoul] : [Franche-Comté ed.], [2004].
-
Sponem, Elie. Scey-sur-Saône : souviens-toi. [Scey-sur-Saône] : [E. Sponem], [2005].
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Sponem, Elie. Un canton de Franche-Comté. [Scey-sur-Saône-et-Saint-Albin] : E. Sponem, 1998. 306 p.
Documents figurés
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Scey-sur-Saône-et-Saint-Albin. Plan de l'écluse et du pont de Scey-sur-Saône / Jean Gruyer. 1772. Dessin. In : Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul. 232 E dépôt. Commune de Ferrières-les-Scey.
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Château de Scey-sur-Saône, incendié dans la nuit du 20 au 21 Vendémiaire, an IV (octobre 1795). [carte postale]. [s.n.] : [s.l.], [s.d.].
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Dodelier. Plan démontrant le tracé de la conduite à établir pour amener les eaux de la source Javelot dans le troisième regard de la grande conduite à relever / [Claude François Charles] Dodelier. 1862. Dessin. In : Archives départementales de la Haute-Saône. 3 O 481. Édifices publics de la commune de Scey-sur-Saône (An XII-1849).
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Scey-sur-Saône (Haute-Saône) - Un coin de Saône jolie en aval du Grand pont - Éditeur : Jeunet. Carte postale, sd.
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Le barrage de Saint-Albin - Éditeur : Jeunet, Scey-sur-Saône. Carte postale, sd.
Guillaume Gézolme, chercheur. Région Franche-Comté puis Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2014-
Fabien Dufoulon, chercheur. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2018-
Guillaume Gézolme, chercheur. Région Franche-Comté puis Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2014-