Dossier d’œuvre architecture IA70000998 | Réalisé par
Gézolme Guillaume (Contributeur)
Gézolme Guillaume

Guillaume Gézolme, chercheur. Région Franche-Comté puis Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2014-

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  • enquête thématique régionale, val de Saône
  • enquête thématique régionale, Saône navigable en Bourgogne-Franche-Comté (la)
tunnel de Saint-Albin
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bourgogne-Franche-Comté - Scey-sur-Saône-et-Saint-Albin
  • Hydrographies la Saône
  • Commune Scey-sur-Saône-et-Saint-Albin
  • Précisions oeuvre située en partie sur la commune Ovanches

La construction du souterrain intervient suite à la création du Service spécial de la Saône qui doit améliorer la navigation de la Saône de Gray à Port-sur-Saône, et du vote de la loi du 19 juillet 1837 organisant les travaux sur la Saône entre Port-sur-Saône et Verdun-sur-le Doubs. Le tunnel de Saint-Albin permet de couper un méandre important de la Saône ; le projet initial comprenait la construction d'un tunnel et d'une maison pour surveiller la traversée du tunnel. Le tunnel disposera de portes en bois qui permettront de le fermer en cas d'incidents ; les charnières qui tenaient ces portes sont encore en place.

L'ingénieur Philippe Lacordaire du Service spécial de Haute-Saône, est responsable du chantier qui débute en 1837. La première phase commence par le dégagement des entrées et le creusement de puits au centre du tunnel (40 m de profondeur). Intervient ensuite le percement de galeries juste au-dessous du sommet de la voute actuelle ; les galeries se poursuivent tout au long du tunnel. Au fur et à mesure de l'avancée des travaux, des cintres en bois sont installés pour soutenir la voute. Les ouvriers emploient la terre évacuée des galeries (au nombre de six) pour construire les murs et le radier. Les puits, toujours en place, ont pour mission de ventiler le tunnel mais ouvrent également des accès pour enlever les matériaux du chantier. Pour percer la roche, les ouvriers utilisent de la poudre à canon. En 1843, à la fin du chantier, tous les puits sont rebouchés hormis celui du milieu. Parmi la centaine d'ouvriers qui œuvre à la construction du tunnel, on compte de nombreux italiens ; ils sont réputés pour le percement des tunnels. Lacordaire décide de ne pas installer de banquettes de halage dans le tunnel ; il les remplace par des chaines qui serviront à haler les péniches. Ce système se révéla moins couteux.

Le tunnel fut achevé en 1843 mais Il faudra attendre 1880 pour qu'il soit mis en service après la fin des derniers travaux dirigés par l'ingénieur Bouvaist. Lors de son ouverture, le tunnel et le canal étant à sens unique, les mariniers disposaient d'un almanach qui leur donnait les plages horaires de passage pour chaque jour de l'année (par rotation de trois heures), que le bateau soit avalant ou montant. Désormais, des feux de signalisations indiquent aux bateaux s'ils peuvent s'engager ou non dans le canal souterrain.

Les murs de cuvette amont et aval sont restaurés en 1955.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 19e siècle, 4e quart 19e siècle , daté par travaux historiques
    • Secondaire
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Lacordaire Jean Auguste Philibert Alexandre dit Philippe
      Lacordaire Jean Auguste Philibert Alexandre dit Philippe

      Ancien élève de l’École Polytechnique (X 1807), Ingénieur des Ponts et chaussées. Député de la Saône en 1839. Il publie le Mémoire sur un projet de canal de navigation destiné à joindre la Saône à la Marne, Paris, 1840 et le Mémoire sur les projets de canaux à point de partage destinés à joindre la Saône à la Meuse, à la Moselle et à la Meurthe, Paris, 1843. Il est membre de la légion d'honneur. Il est président de la SALSA en 1839.

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      ingénieur des Ponts et Chaussées attribution par source
    • Auteur :
      Bouvaist Gustave
      Bouvaist Gustave

      Après des études chez les Jésuites à Amiens, il intègre l’École polytechnique en 1867 et se spécialise à l'école des Ponts et Chaussées. Alors ingénieur, il est nommé à Vesoul. Il œuvra au développement des chemins de fer vicinaux dans le département de la Haute-Saône. A partir de 1919, il consacre bénévolement son temps à l'électrification du département dans le cadre de la Société de Ray-Cendrecourt et collabora à la rédaction du journal Le Nouvelliste de la Haute-Saône. Il repose à Navenne où il y fut maire de 1913 à 1925. Une rue de Vesoul porte son nom.

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      ingénieur des Ponts et Chaussées attribution par source

L'ouvrage mesure 681 m de long et 6,55 m de large. Les entrées amont et aval sont entièrement maçonnées ; des terrasses ont été aménagées au-dessus de chaque entrée. Le souterrain dispose d'une voûte en berceau. Seul un puits subsiste, qui permet d'aérer le tunnel.

Par l'amont , l'accès monumental est constitué par la mise en scène d’éléments verticaux,murs de soutènement et grands sujets végétaux, contrastant avec le plat du plan d’eau pénétrant sous la voûte. En aval, la courbe épouse parfaitement le relief formant un S.

  • Murs
    • calcaire pierre de taille
  • Couvrements
    • voûte en berceau
  • Énergies
  • Techniques
  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH partiellement, 1990/09/18
  • Précisions sur la protection

    Barrage à aiguilles sur la Saône et son magasin à aiguilles ; canal de dérivation du pont amont au pont aval, avec ses terrassements ; pont amont ; pont aval ; maison de l'éclusier avec ses dépendances (en amont) ; entrée maçonnée amont ; entrée maçonnée aval ; tunnel et son puits d'aération (cad. G 210) : inscription par arrêté du 18 septembre 1990.

  • Référence MH
  • Référence Patriarche
    Versé sur POP

Documents d'archives

  • Bief de Rupt-sur-Saône (1838-1898) : construction du tunnel, maison du barragiste, réclamations diverses, documents relatifs à l'aménagement de la dérivation de Scey-sur-Saône.

    Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul : 241 S 5
  • Vst n° 1545. Service de la navigation, subdivision de Port-sur-Saône (1859-1966) :

    - 1-3 : Bief et dérivation d'Ormoy, construction, réparations, aménagement (1879-1946)

    - 4 : Prairie de Gevigney, assainissement (1892-1894)

    - 5 : Dérivation de Cendrecourt, aménagement (1892-1894)

    - 6-8 : Dérivation de Montureux, construction, aménagement, réparations (1878-1950)

    - 9-12 et 28 : Bief de Conflandey, construction, réparations, aménagement (1859-1961, 1966)

    - 13-16 : Dérivation de Port-sur-Saône, construction, réparations, aménagement (1863-1942)

    - 17-18 : Bief de Chemilly, construction et réfection (1878-1931)

    - 19 : Dérivation de Scey-sur-Saône (1876-1914)

    - 20-22 : Saint-Albin, souterrain et déviation (1876-1943)

    - 23-25 : Bief de Chantes, construction d'une dérivation, aménagement (1874-1950)

    - 26-27 : Coupure de Cubry-lès-Soing, construction (1878-1962)

    Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul : Vst n° 1545
    20-22 : Saint-Albin, souterrain et déviation (1876-1943)

Bibliographie

  • Boisnard, Patrick. Dossier de protection du tunnel de Saint-Albin (70). Site de Besançon : DRAC de Bourgogne-Franche-Comté, Conservation régionale des Monuments historiques, 1990.

    Conservation régionale des Monuments historiques, Besançon

Documents figurés

  • Navigation intérieure - Saône supérieure - Dérivation souterraine de St-Albin : profils faisant connaitre à l'encre rouge 1) l'emplacement des têtes du souterrain d'après le projet des tranchées qui a été approuvé, 2) les deux puits d'exécutions qui ont été faits ; à l'encre rouge 1) les points où l'on demande que les têtes du souterrain soient reportées, 2) l'emplacement de quatre nouveaux puits destinés à accélérer l’exécution du souterrain. Papier, le 12 mars 1839 à Vesoul.

    Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul : 241 S 5
  • Plans et profils de la dérivation souterraine de Saint-Albin par le Service de la Navigation de la Saône supérieure, avril 1843.

    Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul : 241 S 5
  • Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul : Service spécial de la Saône-Atlas, Souterrain de Saint-Albin [s.d]. Vst 1545-20. Papier imprimé.

    Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul : Vst 1545-20
  • Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul : Réfection des murs de la cuvette à l'amont et à l'aval du souterrain de Saint-Albin (vers 1955). Vst 1545-20. Papier.

    Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul : Vst 1545-20

Documents multimédia

  • Le tunnel de Saint-Albin [Images animées] / Livdeo, réal. ; Service inventaire et patrimoine, éd. - Besançon : Région Bourgogne-Franche-Comté [prod.], 2016. 1 film vidéo (4 mn) : coul., son. Contient des images animées et des restitutions 3D des lieux. Film accessible en ligne : http://patrimoine.bourgognefranchecomte.fr/connaitre-le-patrimoine/lumiere-sur/decouvertes-virtuelles/actualite/le-val-de-saone.html

Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Gézolme Guillaume
Gézolme Guillaume

Guillaume Gézolme, chercheur. Région Franche-Comté puis Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2014-

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